La plupart des éleveurs amateurs de rats de compagnie sont sensibilisés à l’importance de la socialisation et de la stimulation des ratons. Ils suivent généralement une même ligne de conduite qui définit les différentes étapes du développement des petits. Grâce à ma formation d’Assistante Spécialisée Vétérinaire ainsi qu’à mon expérience en clinique vétérinaire canine et féline, j’ai pu développer mes connaissances sur la socialisation du chaton et du chiot. Chez les carnivores domestiques tout comme chez les rats domestiques, le comportement à l’âge adulte est fortement influencé par l’attention et par l’éducation reçues durant les premières semaines de vie. Cet article n’est nullement scientifique : il se base sur mes acquis théoriques et pratiques en clinique vétérinaire ainsi que sur mes observations et mon expérience personnelle dans la reproduction de rats de compagnie. Le but de cet article est donc de transposer mes connaissances de la socialisation des chiots et chatons à la socialisation des ratons et ainsi permettre aux éleveurs de mieux comprendre les différentes étapes qui constituent le développement des ratons et savoir détecter les signes annonceurs de troubles du comportement. Comme pour le chiot, le développement comportemental des ratons peut être divisé en 5 périodes :
La période prénataleNous pouvons supposer que la période prénatale chez le raton débute dans le dernier tiers de gestation, c’est-à-dire environ dès le quinzième jour. En fin de gestation, les ratons perçoivent à la fois des stimulations tactiles (ils bougent et réagissent aux pressions et aux mouvements) et gustatives (l’alimentation donnée à la rate gestante peut donner un goût au liquide amniotique et induire des préférences alimentaires chez les ratons). Des études réalisées sur de nombreuses espèces comme l’Homme, les singes ou les rongeurs démontrent que lorsque les femelles subissent des stress importants pendant leur gestation, leurs petits risquent de présenter des modifications comportementales et émotionnelles : perturbations du comportement social, réduction des comportements de jeux, émotivité accrue… Par le biais de différentes hormones comme l’adrénaline et le cortisol, la mère transmet son stress et son anxiété à ses petits. L’influence de la période prénatale sur le comportement des ratons est importante et c’est pourquoi il faut éviter d’exposer les rates gestantes à des situations stressantes (maltraitance, manipulations brutales, repas et soins irréguliers, transport…). L’isoler dans une cage de maternité dès cette période n’est pas judicieux : la solitude chez le rat peut induire des perturbations comportementales et du stress. Il faudra cependant veiller à ce que la rate gestante vive dans un environnement calme et ne la séparer du reste du groupe que dans les derniers jours de gestation. Les rates ayant elles-mêmes un comportement craintif, agressif ou fortement dominé devront être exclues de la reproduction : elles seront stressées durant leur gestation et peuvent à son terme avoir un rôle de mère défaillant. La sélection de la mère pour son caractère est donc importante puisqu’elle influencera à la fois son instinct maternel et le développement de ses petits. La période néonataleChez les carnivores domestiques, la période néonatale débute à la naissance et se termine au moment de l’ouverture des yeux. Nous pouvons considérer qu’il en est de même pour les ratons, qui commencent généralement à ouvrir les yeux vers 10 à 15 jours de vie. Les ratons naissent nus, aveugles et sourds. Leurs paupières sont soudées jusqu’à l’âge de 15 jours en moyenne et les conduits auditifs externes sont obstrués par les pavillons auriculaires qui commencent à se décoller vers 6 jours, au même moment qu’un léger duvet fait son apparition. Leur odorat est peu performant mais les sens du toucher et du goût sont déjà très développés. Les ratons établissent des repères grâce au toucher et s’orientent en se basant sur les textures, les reliefs et la température. Grâce à un réflexe appelé réflexe de fouissement, les ratons suivent un gradient de chaleur qui les guide jusqu’aux mamelles, dont la zone est plus chaude que le reste du corps. Comme tous les mammifères, Hommes compris, les ratons disposent dès leur naissance du réflexe de succion, faits de mouvements automatiques qui leur permettent de s’alimenter. Les ratons sont peu actifs et passent environ 90% de leur temps à dormir, émettant des petits cris aigus dès qu’ils sont réveillés. Ils rêvent beaucoup et il est facile d’observer chez les ratons des mouvements des pattes et des tremblements. Le temps de veille est principalement consacré à la tétée, qui survient de façon régulière. Les tétées sont souvent synchrones à l’ensemble de la portée et c’est pourquoi des portées trop nombreuses présentent parfois des ratons plus chétifs que les autres, le nombre de mamelles étant insuffisant. Leur motricité est immature et ils ne se déplacent qu’en rampant. Durant cette période, les ratons sont totalement dépendants de leur mère : ils sont incapables de se nourrir seuls mais également de maintenir leur température corporelle. Les rates développent un comportement maternel intense au cours des deux premières semaines de vie et passent l’essentiel de leur temps dans le nid avec leurs petits. Elles ne s’en éloignent que pour s’alimenter, s’abreuver et éliminer. Elles assurent le maintien de la température corporelle des ratons en les gardant rassemblés dans le nid et elles les incitent à téter. Les rates protègent leurs ratons et il arrive parfois que certaines fassent preuve d’agressivité : même si c’est difficile à accepter surtout de la part de rates auparavant très sociables, ce comportement d’agressivité maternelle est normal et s’estompe rapidement. Enfin, la présence de la mère et les contacts qu’elle entretient avec ses petits leur procure un apaisement émotionnel. Les contacts et le comportement maternel de la mère influencent le comportement des rats à l’âge adulte. Des études ont en effet démontré que les mères ayant un instinct maternel plus développé auront des petits plus résistants au stress mais également que les manipulations régulières favorisent leur stabilité émotionnelle. Les rates qui auraient été mises à la reproduction avec un caractère craintif ou agressif peuvent présenter un instinct maternel défaillant : c’est notamment le cas des très jeunes rates ou des rates mal socialisées à leur espèce (vivants seules depuis plusieurs mois ou privées de contact avec d’autres rates). Dans ce dernier cas, les rates n’acceptent généralement pas la saillie lorsqu’un mâle leur est présenté mais si elles mettent bas, elles peuvent délaisser leurs petits voire les tuer dès la naissance. Cette période est caractérisée par l’immaturité et l’inactivité des ratons, il est donc important de laisser la rate et ses petits au calme au cours des premières heures qui suivent la mise-bas et durant lesquelles se produit l’attachement de la mère à ses petits. Manipuler les ratons régulièrement si la mère est d’accord permet de favoriser leur stabilité émotionnelle autant que les contacts avec leur mère. Il faut bien entendu éviter de la séparer de ses petits mais dans les cas où la mère serait absente (rate décédée ou qui délaisse ses ratons), il faut essayer de reproduire ce que la rate aurait fait et nourrir les ratons avec du lait maternisé tout en les maintenant au chaud. Malheureusement il est souvent très difficile de sauver une portée « à la main » et le recours à une rate allaitante est fortement conseillé. La période de transitionLa période de transition débute lors de l’ouverture des yeux et nous pouvons considérer qu'elle se termine vers la fin de la troisième semaine de vie. Elle est caractérisée par le développement rapide des compétences sensorielles et motrices des ratons : la vue apparaît et l’audition se perfectionne, les ratons commencent à se déplacer et les réflexes de succion et de fouissement disparaissent progressivement. Les ratons sont plus actifs et le sommeil ne représente plus que 65 à 70% du temps environ. Ils deviennent curieux et s’intéressent au monde extérieur en sortant du nid. On parle chez les chiots et chatons d’exploration en étoile : les petits s’éloignent du nid puis y reviennent très rapidement avant de repartir à nouveau. Les ratons s’attachent à leur mère qui devient un repère rassurant autour duquel le comportement exploratoire s’organise. Ce lien d’attachement est primordial et conditionne l’équilibre émotionnel ultérieur du raton mais aussi l’identification à son espèce. Par le biais de ce processus, le raton apprend qu’il est un rat et recherchera à l’âge adulte des partenaires sexuels de son espèce. L’attachement à la mère constitue donc une étape préalable et indispensable au bon déroulement de la socialisation. La période de socialisationLa période de socialisation débute vers 3 semaines et se termine vers 12 semaines chez les carnivores domestiques. Chez le rat de compagnie, nous pouvons considérer que cette période s’étend de la troisième à la cinquième ou sixième semaine de vie. C’est durant cette période que les ratons deviennent réellement autonomes et que leurs capacités sensorielles deviennent comparables à celles d’un adulte. Dès trois semaines, les ratons marchent, courent et grimpent. L’alimentation solide remplace progressivement le lait. A cet âge, les tétées deviennent douloureuses pour la rate qui repousse de plus en plus ses petits. C’est le moment du sevrage, qui est graduel, et s’entend jusqu’à l’âge de 5 à 6 semaines. Le comportement exploratoire se développe et les ratons commencent à être attirés par tout ce qui est nouveau. Ils mobilisent toutes leurs facultés sensorielles pour découvrir le monde : ils flairent, regardent, mordillent et lèchent. Les ratons apprennent le langage du rat, constitué de signaux de communication propres à l’espèce. Ils commencent à jouer entre eux et des postures de soumission et de dominance apparaissent. Certains éléments de comportement sexuel comme le flairage ano-génital et parfois le chevauchement commencent aussi à être présents. Les signaux de communication comprennent les signaux visuels (posture, attitude), les signaux sonores (cris, gémissements, ultrasons), les signaux olfactifs (odeurs et phéromones) et les signaux tactiles (léchage, mordillement, morsure). Au cours des jeux, les ratons sont très excités et ont des réactions simples et souvent brutales car elles ne sont pas contrôlées. Progressivement les ratons parviennent à contrôler leur motricité et à fournir des réponses modulées. Ces apprentissages sont facilités par la présence d’adultes qui régulent les réactions. Au départ, les ratons se mordillent les uns les autres sans que se ne soit douloureux mais rapidement les dents poussent et les morsures deviennent désagréables. Elles déclenchent des cris et une riposte de la part du raton mordu. Ceci a aussi pour effet de faire réagir la mère qui peut alors intervenir en séparant les ratons ou en corrigeant le raton mordeur en le mettant sur le dos, en position de soumission. Ils apprennent peu à peu à contrôler la contraction de leurs muscles masticateurs et leur motricité. Chez le chiot, un déficit dans l’acquisition de ces autocontrôles peut déboucher sur le développement d’un trouble comportemental appelé syndrome d’hypersensibilité et d’hyperactivité (HSHA). Chez le raton, le déficit d’apprentissage de ces autocontrôles peut également conduire au développement de troubles du comportement, avec des rats qui présentent de l’agressivité envers leurs congénères ou les Hommes. Ces rats sont souvent très réactifs à la moindre stimulation : un morceau de papier froissé ou un stylo qui tombe les font sursauter. On rencontre notamment ce trouble chez les rats qui ont manqué de contact avec leurs congénères et notamment avec des adultes dits éducateurs : une séparation trop précoce de la mère et de la fratrie ou une adoption avant 6 semaines peuvent conduire au développement de ces troubles. C’est pourquoi la séparation des ratons ne doit pas avoir lieu avant l’âge de 5 semaines. Les ratons mâles sont ensuite intégrés à un groupe de mâles adultes tandis que les femelles rejoignent un groupe de femelles adultes en compagnie de leur mère. Avant la séparation, il est important de mettre régulièrement les petits au contact de ces éducateurs en organisant des rencontres quotidiennes en terrain neutre. Dès 3 semaines les ratons sont attirés par tous les êtres vivants qu’ils rencontrent, qu’ils soient ou non de la même espèce: c'est la phase d'attraction. Les autres rats, les Hommes mais aussi tous les autres animaux de la maison deviennent des espèces amies et les ratons recherchent activement leur contact. Peu à peu, ils se familiarisent avec ces individus et apprennent par généralisation leurs caractéristiques d’espèces (caractéristiques visuelles, olfactives, auditives et tactiles). Nous pouvons considérer que les ratons entrent dans la phase d’aversion à partir de 8 à 10 semaines, l’attirance pour l’inconnu étant peu à peu remplacée par de l’évitement. Les ratons évitent les êtres nouveaux, qui appartiennent à des espèces qu’ils n’ont pas fréquentées durant la phase d’attraction et ce comportement persistera toute la vie des animaux. C’est pourquoi dès 3 semaines, en plus des contacts avec des rats adultes, les ratons doivent bénéficier de contacts réguliers avec le plus de personnes possibles (hommes, femmes, enfants) mais aussi avec le plus d’animaux possibles : les chats et chiens de la famille doivent être mis au contact des ratons et avoir la possibilité de les observer à travers la cage. Il faut bien entendu veiller à surveiller les chats qui tentent souvent d’attraper les petites queues qui dépassent ! Les chats et chiens devront eux-mêmes avoir été habitués aux rats et ne doivent pas présenter de risque. Si c’est le cas, les rencontres et contacts devront être évités. Les troubles de la socialisationLes troubles de la socialisation à l’Homme apparaissent chez les rats qui n’ont pas eu assez de contacts avec des êtres humains durant la période de socialisation. Ces rats ont peur des Hommes, les évitent et parfois les agressent quand la fuite ne leur est pas possible. Ces problèmes peuvent parfois se limiter à certains types de personnes, notamment les enfants. Les rats d’élevages industriels et d’animalerie présentent parfois ces troubles (à cause du manque de main d'œuvre et de manipulations). Pour prévenir leur apparition, il est donc nécessaire de présenter aux ratons un nombre important d’humains différents et de les manipuler quotidiennement et au plus tôt. Un simple apport de nourriture n’est pas suffisant pour socialiser les rats à l’Homme et il faut absolument qu’il existe des interactions positives : contacts, caresses, jeux et « échanges » vocaux. Les troubles de la socialisation aux rats sont quasiment aussi présents que les troubles de la socialisation à l’Homme et sont parfois même liés. Les facteurs de risque sont similaires et on les rencontre souvent chez des rats séparés très tôt de leur mère et de leur fratrie et ensuite privés de contact avec d’autres rats. Ils n’ont pas appris qu’ils appartiennent à l’espèce rat et ne connaissent pas les signaux de communication. Ils ne parviennent pas à interagir avec les autres rats et ne sont parfois pas capables de s’intégrer dans un groupe hiérarchisé. Leur comportement sexuel est souvent défectueux et leur capacité à se reproduire est limitée. La séparation des ratons et de leur mère ne doit donc pas avoir lieu avant 5 à 6 semaines mais surtout, les ratons mâles devront être immédiatement intégrés à un groupe de mâles adultes. Au plus tôt, ils doivent être mis en contact avec des adultes et il est possible dès 3 semaines d’intégrer une ou deux femelles adultes à la cage d’éveil des ratons. La « solitude temporaire » (adoption d’un raton seul avec prévision d’une nouvelle adoption dans les mois qui suivent) n’est pas recommandée : le raton se désocialisera vite et la cohabitation avec un congénère pourra être menacée et devenir inenvisageable. L'adaptation à l'environnementLa période de socialisation est une période sensible pour l’établissement des références du milieu de vie. Les ratons se construisent une banque de données complétées par toutes les stimulations tactiles, gustatives, sonores, visuelles et olfactives qu’ils reçoivent. Ils enregistrent ces informations (nature et intensité de la stimulation), fixent un seuil de référence propre à chaque canal sensoriel et les comparent aux informations qu’ils reçoivent. En dessous de ce seuil, la stimulation est considérée comme normale et le raton réagit de façon adaptée ou ne réagit pas. Si au contraire la stimulation dépasse ce seuil de référence, il la considérera comme anormale et aura des réactions de peur. Si les ratons ne sont pas assez stimulés durant cette période, des troubles du développement et notamment un « syndrome de privation sensorielle* » peuvent apparaître. Les ratons élevés dans des familles qui ne les manipulent pas, maintenus dans des petites cages voire des boîtes sans jeux ni accessoires, et les ratons élevés dans un environnement trop calme sont susceptibles de développer ces troubles. Les cris d’enfants, la musique, l’aspirateur, les bruits des voitures, le téléphone et tout autre bruit constitue pour eux des stimulations anormales. En présence de ces stimulations, les rats présentent des réponses de peur, de fuite, d’évitement ou de prostration, parfois accompagnées de manifestations émotionnelles comme des tremblements, des cris, l’émission d’urine ou de selles diarrhéiques et l’accélération du rythme cardiaque et respiratoire. On parle alors de réactions phobiques pouvant mener à de l’anxiété ou à la dépression. Les ratons doivent donc être stimulés durant toute cette période : aménager une cage d’éveil spacieuse et à barreaux comprenant de nombreux accessoires (étages, échelles, tuyaux, cabanes, dodos…), mettre les ratons en présence de bruits de toute sorte (aspirateur, téléphone, musique, enfants…) et les sortir et les manipuler quotidiennement, en leur aménageant un espace de jeu riche et stimulant (cartons remplis de tissus, de balles, de polystyrène, tuyaux, cachettes…). Il n’est pas facile de les habituer aux déplacements en les faisant voyager via différents types de transport (voiture ou train) mais il est intéressant de les habituer à la boite de transport pour les préparer au départ dans leur famille adoptive, en l’utilisant comme cachette lors des sorties. * Syndrome de privation sensorielle : incapacité d'adaptation en milieu inconnu ou face à des stimulations nouvelles suite au développement dans un milieu hypostimulant (manquant de stimulations). La période juvénileChez les rats, nous pouvons considérer que la période juvénile débute vers 5/6 semaines et se termine aux alentours de l’âge de 6 mois chez les femelles, 10 à 12 mois chez les mâles. Durant cette période deux évènements importants interviennent : le détachement et l’insertion hiérarchique.
Le détachement est un processus naturel et progressif qui commence au début de sevrage, vers 3 semaines. La rate passe de moins en moins de temps auprès de ses ratons, elle les laisse de moins en moins venir à son contact et les repousse lorsque ceux-ci veulent téter. Cette distanciation augmente peu à peu et peut aboutir à la séparation des lieux de couchage, la rate dormant ponctuellement hors du nid ou à l’écart de ses petits. C’est un évènement important dans la vie du raton : le détachement le rend plus autonome et contribue à lui faire acquérir un comportement d’adulte. L’attachement n’est plus exclusivement porté à la mère et s’étend désormais à l’ensemble du groupe social. L’apprentissage des règles sociales peut alors commencer : les ratons apprennent à communiquer en produisant des signaux d’apaisement et de soumission et en formulant des réponses adaptées aux stimulations qu’ils reçoivent. L’insertion hiérarchique se met alors progressivement en place. Dans un groupe de rats, les ratons sont en bas de la hiérarchie qui s’organise autour de prérogatives (privilèges) : accès à l’alimentation, gestion de l’espace et gestion des contacts. La hiérarchisation alimentaire est souvent plus remarquable dans les grands groupes (plus de 8 individus) : les ratons ont accès à la nourriture de manière collective mais lorsqu’ils approchent des adultes, ils sont généralement repoussés et apprennent ainsi à attendre leur tour. La hiérarchisation territoriale n’est pas aussi marquée que chez le chien mais on peut parfois observer des ratons qui dorment à l’écart des adultes souvent regroupés dans les endroits les plus douillets. La gestion des contacts est complexe et les ratons apprennent qu’ils ne doivent pas initier les contacts avec les dominants à qui certains comportements sont réservés (comme le chevauchement, le toilettage ou le « pouillage » de la nuque). Peu à peu, les ratons vont s’insérer dans la hiérarchie du groupe et accéder à certaines prérogatives (accès à la zone de couchage commune, accès facile à l’alimentation…). Si les adultes éducateurs mais aussi les Hommes ne font pas respecter certaines prérogatives, cela peut entraîner pour le rat un flou hiérarchique qui va le conduire à mal se positionner au sein du groupe. Chez le chien, ces troubles de la relation sont appelées sociopathies et se traduisent par des problèmes d’organisation au sein du groupe. Dans le cadre des sociopathies, le rat exprime une prééminence (il tente d’exercer sa supériorité) vis-à-vis des personnes et des autres rats. Ce comportement se rencontre souvent chez les jeunes mâles entre 6 et 12 mois et s’exprime par des postures d’attaque, de dominance et des morsures non contrôlées. Le rat a du mal à s’insérer au sein du groupe et tente par tous les moyens de soumettre le dominant et l’ensemble de ses congénères par l’agressivité. Il est possible que certains de ces rats exercent le même comportement sur les Hommes (posture d’attaque et morsures sur les mains et les avant-bras). Ces comportements cessent généralement au passage à l’âge adulte mais s’ils persistent passé cet âge, la castration peut être envisagée afin d’éliminer la production de certaines hormones comme la testostérone. De nombreux troubles du comportement peuvent donc être évités si l’on respecte le cycle normal de socialisation des rats de compagnie. La connaissance des différentes étapes de la vie d’un rat permet parfois de déceler des défaillances et de mieux comprendre la cause des troubles du comportement. L’administration de traitements (psychotropes, neuroleptiques ou phéromones) n’est pas encore répandue pour les rats de compagnie. La patience est donc la principale arme des propriétaires de rats mal dans leur peau mais elle ne fait pas toujours de miracle. Un animal ayant subit des stress, privé de contacts avec d’autres congénères ou ayant reçu une mauvaise éducation pendant les premières semaines de sa vie aura malheureusement beaucoup de mal à se réadapter socialement.
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